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Libération

Retour de flamme protectionniste aux Etats-Unis

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publié le 11 juillet 2007 à 8h45

New York

correspondance

Achacun ses épouvantails. Pour le Parti républicain, ce sont les immigrés illégaux qui franchissent le Rio Grande. Pour le Parti démocrate, c'est tout simplement la Chine. Puisque les Etats-Unis sont en pleine campagne présidentielle (même si les élections ne sont que dans seize mois), les arguments économiques des candidats à la Maison Blanche ont tendance à faire dans la surenchère. Ainsi, les deux prétendants les mieux placés à gauche, les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama, ont récemment décidé d'introduire une proposition de loi permettant de taxer les produits en provenance de Chine tant que Pékin n'accepte pas de réévaluer sa monnaie, le yuan.

Le soutien de ces deux poids lourds garantit quasiment le passage de la mesure, qui pourrait être votée à l'automne. Cette réaction protectionniste intervient au moment où l'angoisse des Américains ordinaires face à l'empire du Milieu ne cesse de grandir. D'abord, à cause du déficit commercial des Etats-Unis. Pékin a annoncé hier un excédent record de 26,9 milliards de dollars pour le seul mois de juin (lire ci-contre). Et les deux tiers de ce montant sont à mettre au crédit (ou au débit, c'est une question de point de vue) des Etats-Unis.

Délocalisés. Aujourd'hui, de New York à Los Angeles, 40 % des biens de consommation proviennent de Chine. Evidemment, cette situation alimente les discours prompts à se lamenter des méfaits des délocalisations et de la fermeture d'usines. Mais, comme l'