Distribuer les plis six jours sur sept sur tout le territoire avec un timbre unique à 54 centimes d'euros et dans un délai convenable, cela s'appelle le service universel (SU). La Poste sait faire, et le métier est rentable. Mais demain, quand la poste allemande ou néerlandaise viendra lui tailler des croupières, en écrémant le courrier des villes, elle craint de manger son chapeau. Or, en 2011, on y sera. Avec la fin du monopole de la Poste sur les plis de moins de 50 grammes, c'est son dernier pré carré qui sera tondu. Comment assurer ses arrières ? La Commission européenne n'a rien contre l'idée d'un mécanisme qui compense le surcoût du SU. Elle a même imaginé trois outils. Mais elle laisse libre les Etats de choisir, et cela ne convient ni à la Poste, ni à sa tutelle, le gouvernement français.
L'opérateur historique a sa petite idée sur la question. Sa dernière trouvaille, une «taxe à l'objet». Mais cela ne veut pas dire, dans l'esprit de l'opérateur postal, que le timbre prendrait de l'embonpoint. Non, le timbre serait toujours à 54 centimes, mais «on individualiserait dans ce montant, une fraction (de l'ordre de quelques centimes) qui serait versé à l'opérateur qui assure le SU», autrement dit dans les caisses de la Poste. Avantage, la compensation progresserait de façon mécanique à mesure de la montée en régime des concurrents, la taxe étant prélevée sur tous les affranchissements.
Du côté de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes