Strasbourg
de notre correspondant
L'affaire est entendue : les services postaux seront à terme entièrement ouverts à la concurrence au sein de l'Union. Ce qui signifie que le secteur encore réservé aux anciens monopoles publics, c'est-à-dire les lettres non express de moins de 50 grammes, disparaîtra. La bataille se concentre d'ailleurs sur la date de cette ouverture totale : 2009, comme le veut la Commission, ou 2011 comme l'a voté hier le Parlement européen par 512 voix contre 155 et 13 abstentions ? Seuls quelques eurodéputés socialistes, pour l'essentiel français et belges, les Verts et les communistes bataillent encore pour empêcher l'inéluctable.
«Toxine». La libéralisation des services postaux, destinée à améliorer la qualité du service, est une affaire ancienne. Deux directives, l'une de 1997, l'autre de 2002, ont organisé une ouverture par étapes : les paquets express de plus de 350 grammes ont été offerts à la concurrence en février 1999, le reste étant réservé aux anciens monopoles. Depuis le premier janvier 2006, ce domaine réservé ne concerne plus que les lettres non express de moins de 50 grammes, c'est-à-dire les lettres individuelles : un marché qui est loin d'être négligeable puisqu'il représente près de la moitié du courrier acheminé dans l'Union et un chiffre d'affaires d'environ 90 milliards d'euros.
Mais la directive de 2002 (adoptée alors que la France était dirigée par Jacques Chirac et Lionel Jospin) «contient une toxine terrible» sel