Une société moins productiviste est-elle compatible avec le plein-emploi ? Comment redéfinir le travail, ou plutôt, l'activité humaine rémunérée, si l'on doit s'engager dans la décroissance ? Telles sont les questions abordées dans le second numéro de la revue Entropia, dédié au travail. Les auteurs de cette revue semestrielle consacrée au développement de l'idée de décroissance, ne pouvaient faire l'impasse sur la finalité des activités humaines. Ceux-ci affrontent régulièrement une objection majeure : la décroissance aggrave le chômage, et provoque l'ire des syndicats. Dans sa contribution, l'économiste Serge Latouche se place résolument aux antipodes du productivisme. D'après lui, «la décroissance implique à la fois réduction quantitative et transformation qualitative du travail». La réduction du temps de travail comme solution au plein-emploi, les opposants aux 35 heures apprécieront. Pour Paul Aries, politologue lyonnais, il faut sortir de la société du travail et promouvoir «une société de loisirs non industrialisés, condition indispensable à la qualité de citoyen» associée à un revenu social universel.
A plus court terme, deux chercheurs lillois, Laurent Cordonnier et Franck Van de Velde, se sont penchés sur une approche keynésienne de la décroissance qui débouche sur des politiques publiques destinées à freiner les gains de productivité de façon à enrichir le contenu de la croissance en emploi. Les deux auteurs considèrent que pour un objectif d'e