La plus grosse bataille boursière de l'histoire de l'industrie minière n'aura pas duré longtemps. Hier, l'anglo-australien Rio Tinto a annoncé qu'il lançait pour 38 milliards de dollars américains une contre-offre amicale sur le canadien Alcan. Un prix élevé, totalement en cash, destiné à décourager l'américain Alcoa, qui avait lancé le 7 mai une offre hostile de 33 milliards sur le groupe minier canadien. Pari réussi : Alcoa a annoncé dans la soirée qu'il retirait son offre d'achat. «A ce prix, nous avons d'autres options tout aussi intéressantes pour pouvoir apporter de la valeur supplémentaire à nos actionnaires», a indiqué Alcoa dans un communiqué. Alcan, qui avait racheté le français Pechiney en 2003, s'est résolu à perdre son indépendance. Son conseil d'administration a approuvé à l'unanimité l'offre de Rio Tinto.
Tournis. Le secteur minier est actuellement secoué par une série de fusions-acquisitions sans précédent. L'année dernière, c'était Mittal qui rachetait le sidérurgiste Arcelor. Début 2007, l'indien Tata Steel mettait la main sur l'anglo-américain Corus. Il y a quelques semaines, le brésilien CVRD s'est emparé de l'australien AMCI. Des rumeurs évoquent aussi le lancement d'une offre de BHP Billiton, le premier groupe minier mondial, sur Alcoa, le même qui tente de racheter Alcan.
La raison de ces opérations qui donnent le tournis ? La demande en minerais et métaux des pays émergents -Chine, Inde, Russie, Brésil- explose. «Avec ce mariage,