Faire en sorte que les gens se lavent sans complètement saloper la forêt, telle est l'ambition de Body Shop, qui va désormais fabriquer la totalité de ses savons avec de l'huile de palme «durable». Une huile durable, kézako ? Des plantations de palmiers moins ravageuses, tout simplement. Car la culture de palmiers à huile est l'une des plus dévastatrices pour la planète. En vingt ans, la demande pour cette huile a sextuplé - elle continue d'augmenter -, et la production annuelle approche des 30 millions de tonnes. Mais cette production implique de détruire la forêt pour planter d'immenses palmiers.
Très prisée, l'huile de palme sert comme huile de cuisson en Inde ou en Chine, mais elle entre aussi dans la composition de nombreux produits cosmétiques et alimentaires, comme la margarine, les confiseries et les plats précuisinés. Sans compter que l'huile de palme connaît un succès fou avec la vogue des agrocarburants.
Pour se procurer les 2 000 tonnes nécessaires à la fabrication de ses 14,5 millions de savons, Body Shop va s'adresser à l'entreprise Daabon, en Colombie. Depuis près de vingt ans, Daabon s'est concentré sur la certification biologique de ses produits. Récemment, l'entreprise a mis en oeuvre des normes sociales, telles que SA8000, Fairtrade et Rainforest Alliance. Là-bas, d'après Body Shop, les méthodes de plantation, moins destructrices, contribuent à protéger la biodiversité de la forêt tropicale. «On ne touche pas à la forêt primaire, on n'emploie pas l