Tom Albanese, directeur général de Rio Tinto, se paie-t-il la tête des salariés français d'Alcan ? «La fusion entre Alcan et Rio Tinto bénéficiera aux actionnaires, mais aussi à nos pays hôtes, dont la France», a-t-il déclaré hier. On peut en douter. Car, si la fusion se fait, tout un pan de l'histoire industrielle française va - de nouveau - se retrouver en mauvaise posture. Il est en effet prévu de vendre l'activité emballages d'Alcan, entité réalisant, dans 35 pays et sur 130 sites, 6 milliards de dollars de chiffre d'affaires, et dont la majeure partie provient du français Pechiney, racheté en 2003 par Alcan.
Sur le territoire français, 25 établissements sont concernés. Parmi eux : Albertville, Arras, Dijon, Gennevilliers, Saint-Maur, Sarrebourg, Vandières. Des petites unités employant quelques centaines de personnes. Mais au total, plusieurs milliers de salariés sont impliqués. «Alcan laisse entendre une vente en bloc de l'emballage. Faut-il le croire ou craindre qu'elle précède un démembrement secteur par secteur ?», s'inquiétait hier la CGT Métallurgie.
Pour Alcan, l'emballage ne faisait plus partie depuis longtemps de ses priorités. «Depuis 2004, l'industrie des emballages fait face à une hausse considérable des prix de matières premières, expliquait le groupe canadien. Conjugué à une faible demande en Europe, cela a entraîné une pression sur les marges, qui fléchissent depuis 2002». La fusion n'a fait qu'accélérer la réflexion. «Nous av