Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)
envoyé spécial
Au bout de la jetée, patrons pêcheurs et matelots au coude à coude tiennent conseil. Mercredi soir, le dîner entre le ministre français de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, et son homologue espagnol n'a pas permis de trouver une solution entre les deux pays à la crise née autour d'un petit poisson bleu : l'anchois.
Mauvais jours. Depuis 2005, les pêcheurs d'anchois français, basés principalement à La Turballe, près de La Baule, à St-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée et à Saint-Jean-de-Luz, se voient autoriser la capture de ce poisson seulement un mois par an, en juin. Idem en 2006. Auparavant, les campagnes démarraient en janvier jusqu'à mars puis reprenaient doucement en juin pour finir en décembre. Alors forcément, ce jeudi matin, sur le port de Saint-Nazaire, les pêcheurs tirent la gueule des plus mauvais jours.
Depuis mardi soir, une quarantaine de chalutiers sont venus jeter l'ancre dans le port de Saint-Nazaire, bloquant à quai un des remorqueurs Abeille. Sur les grilles qui entourent le bassin, des banderoles, peintes à la hâte, s'étalent. «Sarko SOS, sauve tes bateaux»,«Anchois fermé, la fin d'un métier»,«Europe vendue aux Espagnols», proclament-elles. Chauffés à blanc après plusieurs nuits passées à bord de leur bateau et près de dix jours d'actions avec des blocages de port de plaisance, les pêcheurs menaçaient, jeudi, de bloquer le terminal méthanier de Donges, dans l'est