«Sarkozy s'est mis tout seul dans un traquenard : inviter Angela Merkel à Toulouse pour trouver une issue à la crise de la gouvernance d'EADS, c'était la fausse bonne idée par excellence. Voilà maintenant tout le camp français fragilisé.» C'est un industriel du secteur qui parle. Et, hier soir, la seule chose sur laquelle tout le monde était à peu près d'accord, c'est que ce projet de sommet du 16 juillet avec la chancelière allemande dans les usines d'Airbus à Toulouse était une «grosse bêtise».«Le président français se sent maintenant obligé de faire des annonces, quitte à passer en force, alors qu'objectivement la question de la gouvernance n'est pas le sujet prioritaire pour rétablir Airbus», poursuit un cadre d'EADS, sous couvert d'anonymat. «On va peut-être assister au premier faux pas de Sarkozy président», pronostique une source proche du dossier.
Etroite. Hier soir, l'Élysée avait coupé tous les fils, promettant qu'aucune information ne sortirait du Château avant la réunion toulousaine. «Le président Sarkozy doit s'entretenir au téléphone une nouvelle fois avec Angela Merkel ce dimanche soir», se contentait de répéter le porte-parole de l'Élysée. Or comme hier la situation était toujours bloquée et les susceptibilités des uns et des autres toujours à cran, la porte de sortie paraît bien étroite. Voilà pourquoi les principaux protagonistes pariaient tous sur la même issue : à moins d'un retournement de dernière minute, Sarkozy