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Libération

La justice japonaise s'oppose à un fonds américain

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publié le 16 juillet 2007 à 8h48

Tokyo

de notre correspondant

Bull-Dog ne sera pas mangé à toutes les sauces. En tout cas pas à celle de Steel Partners, agressif fonds d'investissement américain basé à New York, devenu le spécialiste de la reprise d'entreprises japonaises en difficulté. Ainsi en a décidé, la semaine dernière, la Cour suprême du Japon, qui, dans un langage pour le moins inhabituel, a jugé parfaitement légales les manoeuvres défensives de Bull-Dog Sauce pour se défaire de l'emprise du fonds new-yorkais. Comme s'ils avaient rédigé un tract syndical, les juges japonais ont dénoncé les méthodes de «l'acquéreur abusif» Steel Partners, dont le «principal objectif est d'empocher des profits par des transactions financières», ainsi que «par la cession des actifs [d'une société]».

Pour échapper aux griffes de l'américain, Bull-Dog Sauce a émis et distribué dans l'ur­gence à ses actionnaires, sauf à Steel Partners qui a touché en contrepartie 13,6 millions d'euros, des bons de souscription. Depuis que ces bons ont pris effet mercredi et ont été échangés contre des actions, la part de l'américain dans le capital de Bull-Dog Sauce a été diluée et ramenée à 3 % (contre 10 % auparavant). Au niveau de celle d'un petit actionnaire inoffensif. Il n'est pas sûr, pour autant, que ce type de parade suffise.

Impoli. Le têtu Warren Lichtenstein, le gérant du fonds, vient d'annoncer qu'il faisait appel de la décision de la Cour suprême et allait se pourvoir en cassation. Selon le fon