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Bruxelles se frite autour d'une patate OGM

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Alimentation. Faute d'une décision à la majorité qualifiée, les ministres européens de l'Agriculture vont laisser le géant allemand de la chimie BASF commercialiser son produit.
publié le 17 juillet 2007 à 8h49

Bruxelles (UE)

correspondance

C'est du tout cuit : la pomme de terre génétiquement modifiée du géant allemand de la chimie, BASF, va être autorisée dans les tout prochains mois. Et pourtant, les ministres européens de l'Agriculture n'ont rien décidé. C'est l'étrange conséquence de la réunion que les ministres ont tenue hier à Bruxelles. Une procédure pourtant tout à fait conforme et habituelle. Explications.

Sujet sensible. La législation européenne prévoit qu'une entreprise souhaitant mettre sur le marché un OGM doit, au préalable, obtenir l'autorisation de l'Union européenne. Logique, puisque l'OGM pourra ensuite circuler librement sur l'ensemble du territoire européen. Le sujet étant sensible, la décision revient au Conseil des ministres de l'UE. Mais pour autoriser ou refuser un OGM, ils doivent prendre leur décision à la majorité qualifiée. C'est là que le bât blesse : les ministres ne parviennent jamais à réunir une telle majorité dans un sens ou dans un autre. Le dernier mot revient alors à la Commission européenne. C'est ce qui vient de se passer hier. Onze pays ont voté contre (Autriche, Italie et Pologne.), dix pour (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas.) et six, dont la France, se sont abstenus.

«A chaque fois, la Commission européenne dit oui en se basant sur l'avis de l'autorité européenne de sécurité des aliments», déplore Green­peace, qui dénonce depuis longtemps cette procédure. Les défenseurs de l'environnement sont d'autant plus inquiets q