Bogotá
de notre correspondant
Les Sud-Américains veulent mettre des bâtons dans les roues de Dominique Strauss-Kahn dans sa marche à la direction du Fonds monétaire international (FMI). En fin de semaine dernière, le très sage directeur de la Banque centrale colombienne, José Dario Uribe, a jugé «inapproprié de parler d'un seul candidat, comme si c'était déjà fait». Il emboîtait le pas à d'autres responsables vexés par l'élection annoncée du Français, candidat officiel de l'Union européenne. Le ministre des Finances brésilien a dénoncé vendredi le «pacte anachronique», issu des accords de Bretton-Woods, qui réserve la tête de la Banque mondiale à un Américain et celle du FMI à un Européen. Le même jour, son homologue argentine Felisa Miceli (depuis démissionnaire pour une accusation de corruption) demandait une «élection ouverte» où puisse se faire entendre «la voix des pays en développement». «L'Amérique latine est une des régions qui ont le plus souffert du FMI, rappelait lundi le quotidien économique de Bogotá Portafolio, en allusion aux restrictions budgétaires imposées à partir du milieu des années 90. Mais elle n'a pas de pouvoir au moment de choisir ses directeurs.»
Mutinerie. Hors du continent, d'autres pays se mêlent à la bronca : l'Afrique du Sud a, par exemple, dit sa «déception» de n'avoir pas été consultée. La position est comprise jusque dans les rangs de l'UE. Ainsi, Pedro Solbes, le deuxièm