Pékin
de notre correspondante
Propulsée troisième puissance mondiale, la Chine fait profil bas. Les principaux médias, toujours enthousiastes sur les records nationaux, passent celui de la croissance presque sous silence. Au lendemain de l'annonce de l'exceptionnelle croissance chinoise, ils titrent sur la surchauffe de l'économie, la hausse des taux d'intérêt (voir encadré) et les derniers cataclysmes environnementaux. Sans aucun triomphalisme.
En d'autres temps, passer devant l'Allemagne, talonner le Japon et les Etats-Unis, aurait déclenché quelque fierté dans un pays qui reste pauvre, autour du centième rang mondial en terme de PIB par habitant. C'est que les 12 % de croissance annuelle, prévisibles en fin d'année, cachent un ciel très noir. Inégalités, pollution, accroissement inédit des «incidents de masse» (terme consacré pour les conflits sociaux), hausse des prix alimentaires et immobiliers, risque de krach boursier, insécurité alimentaire. les alertes s'accumulent. Le miracle économique chinois ressemble chaque jour davantage à un cauchemar que ne font plus mine d'ignorer les dirigeants. Même s'ils ont distillé les chiffres de l'économie au compte-gouttes ces derniers jours, pour éviter un effet d'annonce trop brutal, ils ne cachent plus leurs inquiétudes. «La tendance à la surchauffe est claire», a ainsi déclaré le comité des affaires économiques et financières de l'Assemblée nationale, «l'inflation progresse».
Indomptable. C'est surtout