Santiago (Chili)
de notre correspondante
C'est une grève monstre, qui dure depuis un mois. Le chilien Codelco, premier producteur mondial de cuivre, affronte, dans l'ensemble de ses mines, un mouvement sans précédent : 28 000 de ses salariés sous-traitants (sur 30 300) ont cessé le travail. Depuis jeudi, les négociations entre l'entreprise publique et les grévistes semblent bloquées. Rassemblés au sein de la Confédération des travailleurs du cuivre (CTC), ils réclament des avantages en matière de logement, de santé et d'éducation, une prime (1) et l'application de la loi sur la sous-traitance. Certains craignent déjà que les grévistes passent à des actions plus violentes. Et Codelco, c'est aussi 11 % de la production de cuivre mondiale.
Avantages. «On ne réclame pas les mêmes conditions sociales que les salariés de Codelco, précise Cristián Cuevas, le président de la CTC, mais que les différences scandaleuses entre nos conditions de vie et les leurs se réduisent.» Grâce à leurs avantages sociaux, les salariés de la première entreprise du Chili sont les mieux lotis du pays. Mais ils ne représentent que 38 % des travailleurs de l'entreprise. Les autres sont sous-traitants et contractuels, qui s'occupent du ménage et de l'alimentation, de l'exécution de projets ponctuels, ou de la préparation de la mine et de la maintenance.
A 40 ans, Guillermo Jimenez est chargé de la maintenance des machines à El Teniente, la plus grande mine souterraine de cuivre au