Confrontée à la vague éthique, la finance internationale s'est jetée à l'eau en créant des fonds «charia compatibles», de plus en plus nombreux. Le Credit suisse, qui a annoncé avant-hier l'ouverture d'un portefeuille estampillé «chrétien», s'était déjà doté fin mai du fonds Al-Buraq, constitué d'actions jugées conformes à la loi islamique, qui a déjà récolté quelque 44,2 millions de dollars. En France, la Société générale s'est engouffrée dans ce marché juteux, en créant au début du mois de juillet des fonds dits indiciels, qui répliquent passivement les indices Standard & Poor's, conformes aux stricts préceptes de l'islam. Ces actifs seront «normalement commercialisés dès septembre au Moyen-Orient, en Asie, en Suisse et au Royaume-Uni», indique Vincent Lauwick, directeur commercial dans la branche investissements de la Société générale, à Londres. «Avant, on faisait du sur-mesure, explique-t-il, et compte tenu de l'ampleur de la demande, on a créé ces fonds».
En réalité, cette autre vague verte (couleur de l'islam) s'est accélérée depuis que la société d'analyse et de notation Standard & Poor's (S & P) a soumis ses indices à la religion musulmane, en décembre. Comme l'a aussi fait le Dow Jones, S & P a converti son indice vedette, le S & P 500, qui rassemble les 500 premières valeurs boursières aux Etats-Unis. Une fois passé au crible d'experts en finance et en théologie, regroupés au sein d'un organisme basé au Koweït, 296 titres ont été jugés conforme