Après Microsoft, c'est l'autre firme du duo le plus puissant de l'informatique qui se retrouve dans le collimateur de Bruxelles pour «abus de position dominante». Intel est accusée par la Commission d'avoir mis en place une «stratégie globale anticoncurrentielle» destinée à bouter son concurrent Advanced micro devices (AMD) hors du marché. Bruxelles a annoncé vendredi l'envoi d'une «communication de griefs» à la firme, première étape avant une amende et l'imposition de mesures correctives. Intel risque jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel. Microsoft avait ainsi payé 500 millions d'euros en 2004.
Pendant son enquête, la direction de la concurrence a épluché les pratiques commerciales d'Intel. Selon la Commission, la firme n'a rien d'un bisounours dans sa façon de vendre ses produits. Le fondeur offrait ainsi des gros rabais aux fabricants d'ordinateurs à condition qu'ils acceptent d'embarquer des puces maison plutôt que celles d'AMD sur leurs machines. Intel a aussi payé des fabricants pour qu'ils retardent ou annulent la sortie d'une machine équipée de puces AMD. Enfin, l'entreprise aurait vendu ses produits à perte pour souffler des marchés à son concurrent, notamment lors d'appels d'offres stratégiques de gouvernements, d'universités ou de centres de recherche. Les ristournes offertes par Intel étaient «si nombreuses et d'un tel montant» qu'elles poussaient ses concurrents à vendre à perte, a précisé Ton Van Lierop, porte-parole de la Co