New York
correspondance
Il n'y a rien de plus triste qu'un match de boxe entre des gloires vieillissantes qui peinent à tenir sur leurs jambes. Le premier round d'une telle affiche s'est pourtant ouvert la semaine dernière à Detroit, entre les trois constructeurs automobiles américains (General Motors, Ford et Chrysler) et l'United Auto Workers (UAW), d'une part, et le syndicat qui représente leurs ouvriers. Comme tous les quatre ans, l'enjeu de cette rencontre est de renégocier le contrat qui lie les deux poids lourds et détermine l'ensemble des salaires et bénéfices sociaux. Mais, cette année, les deux parties sont faiblardes.
Malgré un dernier trimestre positif pour Ford, les «Big Three» ont perdu 30 milliards de dollars (22 milliards d'euros) en deux ans, et leur part de marché, grignotée inexorablement par les constructeurs japonais, est passée pour la première fois sous la barre des 60 % aux Etats-Unis. Quant à l'UAW, les restructurations à répétition depuis des années l'ont laissé exsangue : à peine plus de 500 000 membres actifs contre 1,5 million à son apogée en 1979.
Historique. Si les causes du déclin de l'industrie automobile américaine sont en partie imputables aux erreurs stratégiques d'un management qui n'a pas su anticiper les évolutions du marché, les négociations vont porter sur un sujet quasi unique : comment gérer les remboursements de santé des retraités, qui plombent les comptes des géants de Detroit. Ces dépenses, supportées directement par