Bordeaux
de notre correspondante.
Du maïs, Bernard Pouey en a toujours fait. «Pour nourrir le bétail.» A Saint-Dos, petite bourgade du Béarn de 140 habitants, nichée au pied des Pyrénées, c'est même une culture traditionnelle. Pourtant, face à l'état de son champ, Bernard Pouey est allé porter plainte vendredi. Persuadé d'avoir été victime de sabotage. D'un complot des voisins.
Test. Converti au bio depuis sept ans, l'agriculteur a observé avec inquiétude l'avancée des OGM. A la période des semis, il est convaincu que toutes les parcelles environnantes sont passées transgéniques. Du coup, il décide de participer à une expérimentation pour tenter de déterminer le risque de contamination. Avec l'aide d'associations, et le soutien financier du conseil régional, il sème diverses variétés de maïs, et mène un suivi sur la nature des pollens et les interactions avec son champ. «L'idée était de tester si on restait ou non dans le seuil des 0,9 % de contamination maximum, censé être garantis par les distances de sécurité réglementaires», explique Patrick de Koscho, responsable du test. Sauf qu'au bout de après quelques semaines Bernard Pouey détecte un problème. «Le maïs ne poussait pas. Arrivé à sept ou huit feuilles, il restait nain, ne dépassait pas 20 cm, et devenait jaune.»
Ce qui l'alerte, c'est que même les mauvaises herbes dépérissent. Pire, les deux parcelles expérimentales, distantes de 800 m, sont touchées. «Ils ont fait quelque chose», r