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Libération

L'Allemagne spécule sur la crise de son secteur bancaire

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par Pascal THIBAUT
publié le 3 août 2007 à 9h01

Berlin

intérim

«Notre pays est menacé de sa plus grande crise bancaire depuis 1931.» Les déclarations du patron du gendarme boursier allemand, BaFin, n'ont pas aidé à calmer les esprits en Allemagne. Jochen Sanio aurait tenu ces propos dimanche, lors d'une réunion d'urgence destinée à venir en aide à la banque IKB, spécialisée dans le financement des PME. L'organisme, fort d'un chiffre d'affaires de 52 milliards d'euros, est victime de la crise immobilière qui frappe les Etats-Unis, où de nombreux particuliers ne sont plus en mesure de rembourser leurs prêts (lire ci-contre). L'IKB a placé des fonds sur le marché «subprime» américain, à l'origine de la crise, qui regroupe les prêts des emprunteurs les plus faibles.

Boule de neige. Dimanche, donc, les acteurs du marché financier et les pouvoirs publics se sont réunis pour éviter une crise - voire une faillite - d'IKB et un effet boule de neige sur l'ensemble du secteur bancaire mais aussi sur l'économie du pays. La banque publique KfW, actionnaire à 38 % de la banque en difficulté, lui a accordé mardi une ligne de crédit de 8 milliards d'Euros. Hier, la somme était revue à la hausse. Les banques privées ont aussi mis la main à la caisse pour venir en aide à IKB.

Malgré cette opération de sauvetage, les actions de la banque ont dévissé de 40 % hier. Pour un acteur de la Bourse de Francfort, «ce sont sans doute les fonds spéculatifs qui mettent à mal toute amélioration des cours et donc de la situation d'IKB