Menu
Libération

L'Allemagne, éden du hard discount

Article réservé aux abonnés
publié le 6 août 2007 à 9h04

Berlin

de notre correspondante

Pour ses voisins, le consommateur allemand est insaisissable. Il aime les grosses cylindrées, voyage volontiers à l'étranger, mais dépense peu pour se vêtir et radine carrément sur l'alimentaire. Bien des chaînes de distribution étrangères se sont cassé les dents sur cet animal fortuné, pointilleux sur la qualité, mais toujours à la recherche d'une bonne affaire. La faute en est aux frères Albrecht. Theodor et Karl Albrecht, les deux plus grosses fortunes d'Allemagne, ont inculqué à leurs compatriotes un comportement d'achat tout droit issu de l'après-guerre. Les deux frères sont à la tête d'un empire colossal, le groupe Aldi, première chaîne de distribution alimentaire outre-Rhin : 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires estimés. 99 % des Allemands y vont au moins une fois par an.

En Allemagne, le hard discount, c'est culturel. Avec 15 000 supermarchés répartis sur l'ensemble du pays, il représente 41 % de parts de marché dans l'alimentaire. Contre 5 000 magasins et 15 % de parts de marché en France, où, pour la première fois en 2006, le hard discount (Lidl, Ed, Leader Price.) a perdu des clients.

Dépouillé. Aldi, le vétéran du secteur outre-Rhin, a commencé à décoller dans les années 60. A l'époque, qui aurait misé sur ce concept de période de crise ? Les magasins sont petits, la gamme de base réduite à 650 produits alimentaires. Mais tous ont fait leurs preuves lors de rigoureux tests de qualité. Et le volume vendu permet de gar