La polémique croissante sur les OGM a pris une tournure dramatique, hier, avec le suicide d'un éleveur agriculteur du Lot ayant semé du maïs transgénique sur ses terres. Agé de 46 ans, cet éleveur de porcs, marié et père de quatre enfants, s'est pendu à un arbre dans son champ de Girac, près de Bretenoux, où des militants avaient prévu d'organiser hier un pique-nique anti-OGM. Il avait téléphoné à 8 h 30 du matin à la gendarmerie pour annoncer qu'il allait se donner la mort. Fait troublant, un plan de maïs et un tract appelant à la manifestation près de son exploitation ont été retrouvés au pied de l'arbre où il s'est pendu.
Prudence. Tant que la justice n'aura pas établi les raisons exactes de ce geste ultime, la prudence, bien sûr, s'impose dans cette affaire. La préfète du Lot s'est aussitôt rendue sur l'exploitation afin de rencontrer la famille, mais elle s'est aussi entretenue avec des militants anti-OGM. Le pique-nique, qui devait se dérouler à proximité des cultures de maïs transgénique plantées par l'éleveur agriculteur - apparemment pour l'alimentation animale - a d'ailleurs été annulé lorsque les militants ont appris le décès de l'exploitant. «Nous n'étions pas là pour faucher du maïs, juste pour provoquer un débat sur les OGM», a expliqué à l'AFP Patrice Vidieu, le porte-parole de la Confédération paysanne du Lot, l'un des mouvements à l'initiative du fameux pique-nique.
Du ministère de l'Ecologie à la Confédération paysanne, tous les acteurs semblaie