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Interview

«Neuf hommes sur dix disent que la naissance de leur enfant n'a rien changé à leur carrière»

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Dominique Epiphane, chercheure, decrypte les disparités générées par la vie de famille:
publié le 7 août 2007 à 9h05

Dominique Epiphane, chercheure au Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications), a mené avec Thomas Couppié une étude sur l'impact du couple et des enfants sur la vie professionnelle des jeunes sortis du système scolaire il y a sept ans.

Les jeunes retardent-ils plus souvent la construction de leur vie familiale pour assurer leur carrière ?

C'est surtout vrai pour les hommes. Les jeunes femmes s'engagent bien plus vite. A la fin de leurs études, seules la moitié d'entre elles vivent encore chez leurs parents, contre plus des deux tiers des hommes. Sept ans plus tard, la moitié des femmes ont au moins un enfant, contre un quart des hommes. Les jeunes femmes les moins diplômées sont encore mères très jeunes. Trois ans seulement après leur sortie du système scolaire (à 21 ans en moyenne), 28 % des femmes sans diplôme ont un enfant contre 4 % des hommes non diplômés. En comparaison, seules 12 % des femmes diplômées d'une école de commerce sont mères trois ans après leur entrée sur le marché du travail, alors qu'elles ont 27 ans en moyenne. Un taux proche de celui de leurs alter ego masculins (8 %). Les femmes diplômées retardent la construction de leur vie personnelle pour stabiliser leur carrière et valoriser leur capital scolaire.

Quel impact être en couple ou être parent peut avoir sur l'insertion professionnelle de ces jeunes ?

Etre père n'a pas de conséquence sur la vie professionnelle des hommes en couple : après sept ans de