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Libération

La justice italienne met le nez dans les ordures napolitaines

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publié le 9 août 2007 à 9h07

Rome

de notre correspondant

Pestilentielles, les ordures de Naples commencent à se faire sentir jusqu'à la bourse de Milan. Depuis plus de quinze ans, les habitants de la cité et de la région de Campanie ont tristement pris l'habitude de se réveiller avec des monceaux de déchets devant leur porte, victimes de l'incurie bureaucratique, du manque de décharges publiques et des affaires sales de la Camorra, la mafia locale. Jusqu'à présent, la question n'avait agité que les responsables locaux et le pouvoir central à Rome chargés de trouver des solutions d'urgence pour dégager les rues et brûler les ordures. Mais en juin, le tribunal de Naples a décidé de s'en prendre directement au colosse de la construction italienne, l'entreprise Impregilo, dont le siège est à Milan et qui, à travers ses deux filiales environnementales (Fibe et Fisia), n'aurait pas respecté son contrat.

Confiscation. Grande première dans ce type d'affaire, le juge des enquêtes préliminaires a pris une mesure radicale : la confiscation préventive de 750 millions d'euros sur les comptes du groupe. Vendredi, une première tranche de 90 millions d'euros a été bloquée. Qui plus est, l'ordonnance prévoit qu'Impregilo soit exclu pendant un an des appels d'offres publics concernant le traitement des déchets. Une véritable secousse pour le groupe dont le titre a plongé à Piazza Affari, la bourse de Milan, de 7,9 % dans la seule journée de lundi.

Le géant de la construction avait emporté, en 2000, un contrat