Huit présidents en dix ans, dont trois évincés par le Congrès et les protestations populaires, une crise financière majeure à la fin des années 1990 et une économie très dépendante du pétrole. L'Equateur est la plus instable des démocraties d'Amérique latine. Et compte parmi les plus pauvres et les plus inégalitaires du continent. L'élection, le 30 septembre prochain, d'une Assemblée constituante qui doit plancher sur une nouvelle constitution permettra-t-elle de surmonter cette instabilité, véritable handicap à l'instauration d'une croissance durable dans le pays ? Un rapport publié mardi par l'International crisis group (ICG), une ONG spécialisé dans les situations de crise dans le monde, donne quelques pistes de réponse. «Si un consensus national prend forme autour du projet de constitution, alors la stabilité politique permettra à l'économie de retrouver à son tour une certaine stabilité. Il est difficile d'investir dans un pays où le Président change tous les deux ans», analyse Alain Délétroz, vice-président de l'ICG.
Corruption. Les réformes institutionnelles constituent une des clés du développement économique du pays, en permettant notamment de lutter contre la corruption. «Une des premières réformes à mener devrait porter sur la simplification de la réglementation pour les petites et moyennes entreprises : dès que la législation est lourde, les fonctionnaires essaient d'en abuser», ajoute Alain Délétroz, pour qui le gouvernement équatorien devrai