Buenos Aires
de notre correspondant
Coupures d'électricité dans les foyers, rationnement du gaz pour les entreprises, pénurie de diesel dans les transports : les vagues de froid polaire qui se sont successivement abattues sur l'Argentine depuis le début de l'hiver austral ont entraîné la pire crise énergétique depuis vingt ans, poussant le pays à se tourner davantage vers ses voisins.
Le système électrique peine à faire face à la reprise de l'économie, qui affiche depuis la crise de 2001 des taux de croissance de l'ordre de 8 à 9 %, et il a frôlé plusieurs fois l'effondrement. Par ailleurs, les «tarifs sociaux» de l'électricité, inférieurs de 40 % à ceux des voisins chiliens ou brésiliens, ont encouragé la consommation tout en réduisant les capacités d'investissement des producteurs et distributeurs.
Coupures. «Si l'Argentine veut continuer à croître au rythme de 5 % par an, il lui faut investir 3 milliards de dollars par an, soit 2 % de son PIB, dans le secteur énergétique», avertit Daniel Montamat, ex-secrétaire d'Etat à l'Energie. La consommation d'électricité a augmenté de 5 145 mégawatts (Mw) depuis 2001, alors que la capacité de production n'a progressé que de 844 Mw. Aucune grande centrale électrique n'a été inaugurée et les deux usines thermiques en construction n'entreront pas en service avant fin 2008. La modernisation de l'usine hydroélectrique de Yacireta, partagée avec le Paraguay, n'est prévue que pour 2009, tandis que la remise en service