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Libération
Interview

«Personne ne sait qui possède quoi et qui doit de l'argent à qui»

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Jacques Attali, président de PlaNet Finance, analyse la crise des marchés boursiers :
publié le 15 août 2007 à 9h12

Président de l'ONG PlaNet Finance, Jacques Attali a écrit en 2006 Une brève histoire de l'avenir (Fayard). Il y soulignait, ainsi que sur son blog (1), les menaces liées aux déséquilibres du capitalisme globalisé. Il analyse ici la crise qui secoue les marchés financiers en raison de l'effondrement du marché immobilier américain.

Vous vous alarmez des déséquilibres croissants du système financier international. En quoi la secousse de ces derniers jours sur les marchés confirme-t-elle vos craintes ?

Cette crise révèle au grand jour une situation que quantité d'observateurs considèrent depuis longtemps intenable. Le point fondamental, c'est que les Etats-Unis, la première hyperpuissance économique de la planète, n'épargnent plus depuis longtemps et s'en remettent entièrement à l'emprunt pour financer leurs investissements publics et privés. Cette financiarisation a des effets très néfastes, comme d'accélérer la désindustrialisation du pays. Les activités traditionnelles ont cédé le pas à la finance, tout simplement parce que les industries n'offrent plus une rentabilité suffisante à un système financier proliférant, excessif et sans contrôle. Résultat, l'économie américaine est poussée vers des investissements toujours plus spéculatifs et risqués, comme avec l'immobilier. Ce à quoi l'on vient d'assister est un soubresaut - et certainement pas l'effondrement final - de cette économie-casino.

Pourquoi cette «économie-casino» est devenue à ce point boulimique dans ses exigenc