Shanghai
envoyé spécial
«Nous avons appris beaucoup ici.» Elle a 21 ans, lui 22, ils se tiennent timidement les mains devant un pénis en érection de 80 cm de haut illuminé en orange de l'intérieur. Ils s'occupent du stand de la marque de sex toys «Ailu», au milieu de l'exposition internationale de Shanghai des produits de santé sexuelle. «On ne nous avait pas dit de quoi ils s'agissait, nous avons été surpris en arrivant, mais ça nous a permis de mieux comprendre la sexualité», disent-ils gênés, distribuant des prospectus pour des collections de capotes originales.
Ce week-end, la 4e édition de la Sexpo annuelle de Shanghai attirait des milliers de visiteurs et de professionels. Dans un hall ultramoderne, des dizaines d'exposants proposent les produits dernier cri du genre, toujours sans sexe «véritable» apparent. Aujourd'hui, 80 % des sex toys vendus dans le monde sont fabriqués en Chine. Partie de presque rien il y a quinze ans, la production chinoise atteint aujourd'hui près de 10 milliards d'euros, dont moitié à l'exportation. Les acheteurs locaux sont en majorité des couples mariés d'âge moyen, des hommes de plus de 50 ans ou de moins de 24, des ouvriers migrants, des prisonniers, des handicapés. Mais aussi de plus en plus de femmes.
La santé est un argument de vente. Une marque chinoise de fauteuils automassants a ajouté à sa gamme un modèle avec pénis amovible multivitesses. En Occident, la tendance est à l'originalité, selon les e