Stockholm accueille jusqu'à dimanche la Semaine de l'eau qui réunit 2 500 experts, représentants d'entreprises, de gouvernements, d'ONG. Cyril Deshayes, responsable du programme eau douce au WWF (Fonds mondial pour la nature), revient sur les enjeux hexagonaux de la gestion de l'or bleu.
Quels sont les principaux thèmes abordés à Stockholm ?
Les conséquences du changement climatique sur la gestion durable des fleuves sont au coeur des discussions, avec en toile de fond la sécheresse à laquelle sont confrontés les pays du pourtour méditerranéen et la mousson qui perdure en Inde et au Bangladesh (Libération d'hier). L'autre enjeu concerne les agrocarburants. Ils incitent à utiliser plus de pesticides et d'engrais qui vont dégrader la qualité des eaux. De plus, au Brésil, la filière des agrocarburants a pris des surfaces cultivables sur la forêt tropicale qui joue un rôle primordial dans la régulation des pluies. Pourtant, en France par exemple, si on consacrait l'ensemble des terres exploitées mais aussi en jachère aux agrocarburants, cela ne permettrait de couvrir que 15 % des besoins des véhicules. Les participants vont aussi étudier les possibilités d'économies d'eau à tous les niveaux, notamment l'utilisation de l'eau de pluie pour les toilettes, la lessive et l'arrosage. En France, un couple avec deux enfants consommant 200 mètres cubes d'eau par an peut récupérer 80 mètres cubes d'eau pluviale en moyenne, soit une économie de 240 euros (au prix de 3 euros le mètre