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Libération

Le godemiché chinois prend une longueur d'avance

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En quinze ans, le pays est devenu le premier fabricant de «sex toys» au monde.
publié le 16 août 2007 à 9h13

Fenghua

envoyé spécial

Bienvenue à Fenghua, ville des pêches sucrées et des godemichés. A quatre heures de route de Shanghai, Fenghua a reconverti une partie de ses entreprises de pièces automobiles en ateliers de sex toys.

Nous voilà chez madame Ying et monsieur Yang (ça ne s'invente pas), couple de quadras qui produit des sex toys depuis dix ans. Leur usine de 2 000 mètres carrés est aussi leur maison. Premier niveau, les entrepôts, second, les chambres, cuisine et dépendances. Au-dessus, les bureaux et les ateliers, où travaillent une trentaine d'ouvrières neuf heures par jour. Tout est propre mais artisanal. Vêtues de blouses et gantées, des femmes remplissent avec du latex rosâtre chauffé au micro-ondes des moules en forme de pénis géants ou de vagins ultraréalistes accolés à des poupées d'une trentaine de centimètres aux formes suggestives. Une fois cuits, ces objets passent à la chaîne d'assemblage pour y insérer des vibrateurs, être peints ou ornés de poils. «Je ne sais pas très bien à quoi ça sert, je pense que ce sont des jouets», dit une ouvrière d'une trentaine d'années, gagnant 120 euros par mois pour tester un par un (à la main) la qualité des vibromasseurs fluorescents. Elle était agricultrice dans la région avant d'obtenir ce poste, qui nourrit sa famille et lui a permis d'acheter un scooter.

«Panda». Devant une vitrine d'échantillons, Yang explique sa reconversion. «Nous produisions des rivets pour autos, puis du matériel