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Libération
Interview

«Des phénomènes extrêmes en hausse»

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publié le 18 août 2007 à 9h14

Michel Daloz est ingénieur à Météo France. Il explique en quoi l'été pourri en France peut s'inscrire dans le mouvement de réchauffement planétaire.

Rien ne va plus avec la météo, se disent les Européens. Les phénomènes climatiques cet été ont-ils un rapport avec le réchauffement climatique ?

On commence à bien connaître le phénomène du réchauffement climatique et on peut affirmer qu'il s'accompagne d'une augmentation de la fréquence de phénomènes climatiques extrêmes. Or, on a trois exemples bien concrets cet été. Un été anormalement frais sur la France - le plus froid depuis le début du XXIe siècle -, avec de forts excédents de pluie par rapport aux normales saisonnières. De grosses vagues de chaleur caniculaire sur l'Europe de l'Est, notamment en Hongrie, Roumanie et Grèce, où les températures ont pu monter jusqu'à 48 degrés. Enfin, des inondations monstres dues aux intempéries en Grande-Bretagne. Sans compter les très fortes moussons en Asie.

Et donc ?

Pour les experts, tout cela concorde et tout fait sens. Il y a bien une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes ces dernières années et on peut parfaitement les corréler avec le réchauffement constaté de 0,74 degré de température (en moyenne) sur la surface du globe ces cinq dernières années. Si on peut relier ces phénomènes, il faut néanmoins rester prudent. Ce n'est pas parce qu'il arrive un événement ponctuel, par exemple une tornade en Belgique, qu'il faut y voir un effet direct du réchauffement climatique. M