In extremis, les marchés européens se sont repris, vendredi, après une semaine hantée par le spectre du krach. La Bourse de Paris a gagné 1,86 %, Londres, 3,50 %, et Francfort, 1,49 %. Mais il a fallu pour cela que la banque centrale américaine, la Fed, consente à abaisser l'un de ses taux directeurs, une mesure très attendue par les opérateurs. Les places asiatiques, qui avaient clôturé avant l'annonce de la Fed, ont, elles, vécu une journée noire (-5,42 % à Tokyo).
Une heure avant l'ouverture de Wall Street, la Fed a soudain abaissé son taux d'escompte de 0,50 point à 5,75 %. Il ne s'agit pas du principal taux directeur, dit Fed Funds - celui auquel les banques empruntent entre elles - mais du taux d'intérêt auquel la banque consent elle-même des prêts d'une journée aux institutions financières. Depuis une semaine, la pression s'était accrue sur la Fed pour qu'elle abaisse le Fed Funds mais elle avait préféré injecter des liquidités (94 milliards de dollars depuis le 9 août) sur les marchés. Avec son action sur le taux d'escompte, «la Fed a de fait baissé ses taux par la petite porte» soulignait hier un expert boursier. Petite porte ou pas, le geste a rassuré des investisseurs qui n'attendaient que ça. Ceux-ci ont vu «que la Fed était derrière les banques et répondait à sa fonction d'assurer la stabilité du système financier» expliquait un stratège de Natixis à l'AFP.
Pour combien de temps ? La question va tarauder les opérateurs tout le week-end. Car le