L'avenir de deux fonds spéculatifs (hedge funds) est entre ses mains. Soit un magot de 100 millions de dollars. Guillaume, la trentaine, est trader dans une grande banque française à Paris. La crise actuelle sur les marchés financiers lui rappelle la crise asiatique de 1998. «De la même manière, elle arrive d'un coup - par effet de contamination - et de plus en août.» Pur hasard ? «L'été est plus propice à la volatilité. Les gens sont en vacances, donc pas là pour acheter, ce qui rend le marché moins liquide à cette période.»
«On est dans le flou artistique. On ne voit pas le bout du tunnel», raconte-t-il au terme d'une semaine de tensions. A 17 h 30, dans sa salle de marchés, tous ses collègues traders sont partis. «Ils ont besoin de se changer les idées pour le week-end.» Lui reste plutôt serein. Pourtant, comme les autres, son salaire est en partie indexé sur ses performances. Comment fait-il pour ne pas céder à la pression psychologique ambiante ? Simple, pour lui cette crise pourrait bien se transformer en aubaine. Gestionnaire de fonds composés de produits dérivés moins risqués - les matières premières et les aléas climatiques - il a été épargné par la chute des cours des actions. Ses fonds assurent donc, modestement mais sûrement, une rentabilité de 2 % sur l'année. «A la rentrée, les gens pourraient faire des réallocations et se rabattre vers nous», confie-t-il. Sauf que les matières premières commencent à être, elles aussi, é