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Libération

En mal de croissance, la France a déjà mangé son pain blanc

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publié le 21 août 2007 à 9h16

Patatras, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a fini par se rendre à l'évidence : «Est-ce qu'on va atteindre ce chiffre [de 2,25 % de croissance pour 2007, ndlr], je n'en sais rien.» En tout cas pour les atteindre, on doit avoir des objectifs «extrêmement ambitieux» pour la fin de l'année. Du genre, 0,8 % de croissance pour chacun des deux prochains trimestres. Autant dire, mission impossible.

«On sera au-dessous de 2 % cette année», prédit déjà Henri Sterdyniak, de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Première conséquence : «On aura du mal à ne pas dépasser l'engagement des 3 % de déficit budgétaire maximum.» D'où un affrontement probable avec Bruxelles. A moins, ajoute l'économiste, que le gouvernement «serre la vis sur les promesses». L'expert rappelle aimablement que Nicolas Sarkozy a promis de l'argent pour la recherche, la police, la justice. mais il a «déjà mangé toute sa marge de manoeuvre» : soit 12 milliards d'euros qui vont aller «à des choses, dit-il, qui n'étaient pas forcément prioritaires», comme la défiscalisation des heures supplémentaires ou les cadeaux fiscaux aux emprunteurs immobiliers. Du coup, il ne reste plus de gras pour une relance sociale. Ceinture donc pour les relèvements de l'allocation de rentrée scolaire, de l'allocation pour le premier enfant ou des minima sociaux, un temps envisagés pendant la campagne électorale. Dommage, parce que ces