Ce devrait être considéré a priori comme une bonne nouvelle : l'impôt sur la fortune (ISF) va rapporter cette année plus que prévu! Au lieu des 3,8 milliards d'euros escomptés, l'ISF devrait ramener dans les caisses plutôt vides de l'Etat, de 4,1 à 4,2 milliards d'euros à la fin de l'année. Il se pourrait même qu'au final, selon la commission des finances du Sénat, le produit de l'ISF culmine à 4,4 milliards d'euros! Alors que la croissance marque le pas, la nouvelle n'a donné lieu à Bercy à aucun coup de clairon. Et pour cause, le gouvernement s'emploie plutôt depuis quelques mois à alléger l'ISF, tant décrié par l'UMP, via toute une série d'abattements.
Crème. Le chiffre de l'ISF figure dans un document que la direction de la comptabilité publique met en ligne chaque mois. A la fin juin, la collecte se montait déjà à 3,868 milliards d'euros. Pour mémoire, à la même époque l'an dernier, la crème des contribuables n'avait versé au fisc que 3,38 milliards d'euros. Ce gros bonus n'est pas vraiment une surprise. Plusieurs facteurs expliquent la petite «flambée» de l'ISF. D'abord, la croissance régulière et soutenue du patrimoine amassé par les particuliers. Estimée à 3 600 milliards en 1996, la «fortune» des Français a explosé à 8 000 milliards d'euros en 2005, selon les chiffres de l'Insee. «Cela veut dire qu'il y a plutôt plus de richesse en France, et il faut s'en féliciter», remarque Vincent Drezet, du Syndicat national unifié des impôts (Snui). Autre raison de