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Libération
Interview

«Des coûts difficiles à mesurer à cause de la mondialisation»

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publié le 22 août 2007 à 9h17

Le congrès international de l'AITVM (Association of Institutions for Tropical Veterinary Medicine) consacré aux maladies animales s'achève aujourd'hui à Montpellier. Jean-François Renard, membre de son comité organisateur, étudie l'économie de la santé animale au sein de l'unité de recherche «Epidémiologie et écologie des maladies animales» du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). Il revient sur l'impact des maladies animales sur l'économie.

Fièvre aphteuse, grippe aviaire. Quelles sont les conséquences économiques des épizooties ?

Les coûts directs sont faciles à évaluer. Ce sont les animaux perdus et tués ainsi que les coûts du contrôle (la vaccination, l'abattage, les visites vétérinaires). Les coûts indirects sont plus difficiles à mesurer car les filières sont mondialisées. Les industries en amont et en aval sont touchées. Ainsi, l'abattage des volailles en cas de grippe aviaire a un impact sur les sociétés qui fabriquent des aliments et celles qui fournissent ces usines. La grippe aviaire en Thaïlande avait presque mis en faillite une usine de tourteaux en Égypte [ces résidus de graines dont on extrait de l'huile rentrent dans la composition de l'alimentation animale, ndlr]. De plus, la maladie fait peur aux gens donc la consommation de volailles chute et les prix baissent. En Europe, nous avons ressenti les effets de la grippe aviaire d'Asie avec des fluctuations de prix de 25 à 30%. S'ajoutent à cela les coûts soci