Ce n'est pas très sexy mais c'est ainsi, le risque de krach dépend désormais de trois termes un peu barbares : BCE, Fed et G7. Et surtout du premier.
Tous les regards sont en effet braqués sur la Banque centrale européenne (BCE) qui, le 6 septembre, doit annoncer si elle augmente son principal taux directeur d'un quart de point (à 4,25 %) comme son président, Jean-Claude Trichet, s'y était engagé début août. Depuis quelques jours, la plupart des acteurs financiers et politiques l'implorent de n'en surtout rien faire, afin de laisser les marchés respirer, mais il n'est pas sûr que le message ait été entendu. Alors que François Fillon, suivi de sa ministre de l'Economie, Christine Lagarde, venait de plaider instamment pour une baisse des taux de l'institution financière, celle-ci a publié hier un communiqué sans équivoque rappelant que «la position du conseil des gouverneurs de la BCE concernant sa politique monétaire a été exprimée par son président le 2 août 2007».
Crédibilité. A l'époque - c'était avant la crise -, Trichet avait justifié une hausse de son taux directeur par les risques inflationnistes. «Moi, quand je regarde le tableau de bord, je vois quatre bonnes raisons pour que la BCE ne relève pas son taux, note l'économiste Christian de Boissieu, professeur à Paris-I. Le niveau de l'inflation, qui semble sous contrôle et qui devrait le rester ; le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre dans la zone euro ; la fragilité persistante