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Libération

Chantier sans droits ni salaires pour chalets de luxe

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Social. Le PDG qui exploitait des Polonais a été placé jeudi en garde à vue.
publié le 25 août 2007 à 9h20

Sur Internet, les textes sont en anglais. Ca parle de luxe et de confort. De chalets à 50 mètres des pistes de ski. Mais sur le chantier du promoteur immobilier Pierce et Elliott Vacances, la situation est bien différente. Cinquante-quatre ouvriers polonais n'ont pas été payés pendant près de trois mois. Et le PDG de Sogebat, qui a décroché l'appel d'offres de Pierce et Elliott pour construire deux résidences touristiques, a été placé en garde à vue jeudi. Il pourrait être poursuivi pour cinq délits «passibles de cinq à sept ans d'emprisonnement chacun», explique Michel Raffin, procureur adjoint de Draguignan, chargé du dossier.

L'affaire éclate il y a deux semaines. Une cinquantaine d'ouvriers polonais décide d'arrêter le travail : ils ne sont plus payés depuis juin, livrés à eux-mêmes sur un chantier à Eyne (Pyrénées-Orientales). Consul. Chargés du gros oeuvre de deux résidences touristiques, ils dorment sur place. Aucun ne parle français. «Quand je leur ai dit voyou , en parlant de leur patron, ils n'ont pas compris, c'est dire», rapporte Thierry Labelle, secrétaire général de l'Union départementale CGT des Pyrénées-Orientales. La CGT trouve une interprète : «une camarade infirmière polonaise, pour leur expliquer leurs droits.» Le restaurateur d'un centre de vacances se charge de les nourrir, rémunéré par le maire d'Eynes, qui précise qu'il enverra la facture au patron dès que celui-ci aura réapparu. Un avocat est choisi pour représenter les ou