La scène aurait pu se passer, toutes proportions gardées, dans un pays en guerre. Deux camps adverses se disputant une frontière, sur un pont, avec les forces de l'ordre tâchant d'éviter l'affrontement. C'était samedi, sur le pont de Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne), où deux escadrons de gendarmerie ont tout fait pour empêcher agriculteurs pro-OGM et militants anti-OGM d'en venir aux mains.
La tension est donc montée d'un cran entre pro et anti-OGM. L'été, avec son cortège de destructions sauvages de parcelles transgéniques et même un suicide dans les rangs des cultivateurs d'OGM, a chauffé les esprits à blanc. D'autant que le gouvernement vient de s'engager à légiférer rapidement sur le sujet, donc à prendre parti, ce qu'il n'avait jamais osé faire jusque-là.
Week-end d'action. Regroupés samedi à l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), de la chambre d'agriculture, des Jeunes agriculteurs et du syndicat des semenciers du Tarn-et-Garonne, les agriculteurs étaient décidé à en découdre avec les faucheurs volontaires réunis dans la région pour un week-end d'action. «Les OGM seront peut-être la solution pour nourrir une planète de bientôt huit milliards d'habitants, ce serait dommage que la France ne soit pas dans la course et qu'on laisse ça aux grandes multinationales américaines!» s'enflammait un agriculteur. «Les actions de désobéissance civile continueront tant qu'un moratoire sur les OGM ne sera pas imposé»,<