Gérard Mestrallet doit en avoir marre. Depuis bientôt un an et demi, le patron de Suez attend de voir se concrétiser la fusion avec Gaz de France. Avec l'élection de Sarkozy, qui à l'origine n'était pas chaud pour une telle opération, il pensait sûrement à un dénouement rapide. François Fillon avait ainsi promis une réponse pour fin juin-début juillet, qu'elle soit positive ou négative. Mais voilà, la promesse n'a pas été tenue. Le Premier ministre ne décide de rien, et le Président repousse sans cesse son choix. Du coup, Mestrallet a pris son stylo et écrit à l'Élysée.
«Options». Selon le Financial Times (FT ) d'hier, la lettre serait une sorte d'ultimatum. Mestrallet aurait proposé au chef de l'Etat un nouveau schéma permettant de réaliser rapidement une fusion. Tout en prévenant que, si aucun accord n'était trouvé d'ici à la fin de la semaine, Suez pourrait «envisager d'autres options» . En clair, fusionner avec un autre groupe. Par exemple Gas Natural, un opérateur espagnol dont Suez détient plus de 10 %. «Les décisions sont prises par le chef de l'Etat, donc nous lui avons écrit. Il va falloir qu'il réponde, maintenant», a déclaré un membre du conseil d'administration de Suez au FT. Dans la journée, Suez a démenti un «quelconque ultimatum», mais a reconnu que des «discussions» avec l'Etat avaient bien lieu, «dans un climat serein et professionnel».
Selon le FT, le schéma proposé par Suez à l