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Qui a peur des méchants «hedge funds» ?

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Entre crainte et résignation, les patrons ont débattu hier de ces fonds d'investissements.
publié le 30 août 2007 à 9h25

«J' ai horreur des spéculateurs, je m'insurge contre la financiarisation de l'économie et les dangereuses dérives du capitalisme.» On a moins l'habitude d'entendre ces propos à l'université d'été des patrons qu'à un forum altermondialiste. Et pourtant. Pierre Bellon, PDG de Sodexho, est remonté contre les hedge funds . Lors d'un débat organisé par le Medef hier, il a attaqué ces fonds spéculatifs qui échappent, du fait qu'ils ne font pas d'appel public à l'épargne, aux réglementations. Il déplore les avantages fiscaux de ces fonds, souvent installés dans des paradis fiscaux ; les courtes vues de leurs investissements ; et leur niveau excessif d'endettement. «Je me suis penché sur le cas Blackstone [un important hedge fund américain, Ndlr], dit-il. Seulement 15 % de ses opérations sont financées par des capitaux propres. Je raisonne peut-être comme il y a trente ans, mais pour moi c'est de la cavalerie !» A ses yeux, l'argent prêté par les banques à ces «cavaliers» de la finance représente autant de cash en moins pour les entreprises. Or «ce sont les entreprises qui créent la richesse et l'emploi», dit-il.

Plus modéré, Thierry Morin, patron de l'équipementier automobile Valéo, n'en a pas moins quelques réticences. Dans le viseur de deux fonds spéculatifs cette année, il estime que son groupe n'avait «pas d'intérêt à tirer de ces opérations» . Résigné à «accepter cette nouvelle catégorie» d'investisseu