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Libération

Au Japon, des touristes traquent les pêcheurs de baleine

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Un film tourné lors d'une excursion touristique témoigne de la brutalité de la chasse à la baleine.
par Michel Temman (texte) et Jérémy Nieckowski (photo et vidéos)
publié le 1er septembre 2007 à 7h00

Au large des cotes du nord-est du Hokkaido, dans le nord du Japon, les navires pêcheurs de baleine et les bateaux d’observation des cétacés en mer, toujours plus nombreux, se chamaillent les océans. Tandis qu’on pêche ici des baleines depuis des siècles, les navires d’écotourisme organisant des sorties en mer pour aller les observer n’hésitent plus, visiblement pour gêner leurs activités, à voguer tout près des navires de pêche. Pro et anti-chasse se jalousent ainsi en mer, au large de la péninsule de Shiretoko, un site naturel classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis l’été 2005.

Vendredi dernier, à l’extrémité de la Mer d’Okhotsk, Jeremy Nieckowski, un journaliste français indépendant, et son épouse, embarqués avec 18 touristes japonais à bord du Evergreen, un bateau d’écotourisme, vivent un pur bonheur. Ils viennent d’observer une dizaine de baleines. Soudain, leur commandant leur signale qu’à 3 kilomètres, un bateau chasse une baleine. Avec l’accord de tous à bord, le Evergreen se rapproche. Les touristes à bord sont témoins de la capture d’une baleine à bec de Baird (le plus gros rorqual à bec, de la famille des dauphins: 12 mètres et 10 tonnes en moyenne).

Sa pêche par les navires nippons est tolérée par la Commission baleinière internationale (CBI) mais dénoncée par nombre d’ONG pour sa cruauté. Selon l’Agence de défense de l’environnement, «un canonnier tire sur la baleine avec un harpon non explosif puis la baleine est traînée jusqu’à la cote jusqu’à ce qu’elle