Lénine affirmait que les capitalistes seraient capables de vendre la corde qui servirait à les pendre. Mais avant cela, grâce au développement durable, ils vendent l'industrie qui dépollue la pollution qu'ils ont générée. Avec le sourire. «La nature est menacée, nous sommes menacés, y compris les entreprises», a prévenu Laurence Parisot, la présidente du Medef, à la clôture de l'université d'été du syndicat patronal.
Pas de limite. Les patrons d'Air Liquide, d'Areva, de Veolia, de PSA, de Vinci en ont profité pour vanter leurs technologies novatrices, «composantes essentielles de l'équation de la préservation de la planète». Leur optimisme ne connaît pas de limite. «On ne doit pas se lamenter, mais être déterminé à agir de façon rationnelle et compatible avec la logique économique», a dit le patron d'Air Liquide. «Nous savons faire des revêtements routiers qui absorbent les polluants», a noté celui de Vinci. Christian Streiff, lui, vend des voitures, «qui émettent moins de 140 g de CO2 par km» ; 20 grammes de plus que les normes européennes ne l'exigent. Pour le patron de Peugeot, les pollutions auto ne pèsent pas lourd face à la liberté individuelle que constitue la voiture.
A côté, le vice-Premier ministre tuvaluéen, Tavau Teii, apparaissaît aussi isolé que son archipel du Pacifique. Chargé des Ressources naturelles d'une nation qui n'e