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Libération

Chez Carrefour, les murs sont de l'oseille

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publié le 3 septembre 2007 à 9h28

Le capitalisme financier a ceci de délicieux qu'il n'est pas avare en galipettes pour faire grimper ce maudit cours de Bourse. Prenez, par exemple, le cas de Carrefour. A priori, on pensait que le métier de l'enseigne était de construire des hypermarchés pour vendre des produits, si possible bon marché. Vous vous dites donc que pour faire monter le cours de Bourse de Carrefour, la règle consisterait à doper son profit en augmentant son chiffre d'affaires tout en réduisant ses coûts ? Cher lecteur, vous n'y êtes pas du tout. Excusez-moi, mais vous êtes en train de réciter des vieilles recettes d'économie de grand-père. Non, si Carrefour a vu son cours de Bourse flamber de 3,4 % mercredi c'est parce que les marchés ont simplement anticipé le fait que la direction de l'enseigne s'apprête à vendre. ses hypermarchés. En janvier 2008, donc, Carrefour va mettre en Bourse 20 % du capital d'une nouvelle filiale dénommée Carrefour Property, qui détiendra environ 60 % des actifs immobiliers (les terrains, les murs des hypers en Europe et en France) de l'enseigne. Ainsi, le groupe paiera des loyers à sa filiale dont le seul métier sera d'être propriétaire des hypermarchés. Pourquoi diable une telle machinerie ? En mettant en Bourse sa filiale et donc en valorisant son patrimoine en haut de cycle de l'immobilier, le groupe espère retirer la bagatelle de trois milliards d'euros. Et à quoi va servir ce petit pactole ? Et bien à financer un important programme de rachat d'actions du groupe