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Libération
Interview

«Le climat pourrait faire doubler le nombre de migrants»

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publié le 3 septembre 2007 à 9h29

Faudra-t-il lever les ponts-levis ou tisser des passerelles ? C'était la question que se posaient, vendredi, les patrons français lors d'un atelier consacré aux réfugiés climatiques à l'université du Medef. En guise de témoin, Laurence Parisot avait fait venir Tavau Teii, vice-Premier ministre de Tuvalu, petit bout de terre du Pacifique, dont la survie est menacée par la montée des eaux. Chercheur à l'université de Liège, François Gemenne décrypte les enjeux de cette nouvelle immigration.

Comment définir un réfugié environnemental ?

La notion de réfugié environnemental reste assez floue et difficile à cerner, car il n'existe pas encore de définition du concept qui fasse l'unanimité. Généralement, c'est une personne forcée de quitter l'endroit où elle vit suite à un changement de son environnement, qui peut être brutal (tremblement de terre, tsunami.) ou progressif (désertification, montée des eaux.), naturel (éruption volcanique.) ou anthropogène (déforestation.). Parmi les réfugiés environnementaux, les réfugiés climatiques sont ceux dont la migration est motivée par des bouleversements directement liés aux changements climatiques. Mais attention, le terme «réfugié» est trompeur et utilisé à mauvais escient. Ce concept est strictement défini par la convention de Genève de 1951, et il était taillé sur mesure pour les réfugiés d'après-guerre. De surcroît, une partie des réfugiés environnementaux choisit de migrer volontairement et pour d'autres raisons, économiques, politiques,