Hier soir, alors que les conseils d'administration de Suez et de GDF donnaient leur accord à la fusion, le suspense était déjà éventé depuis longtemps. Finalement, peu de chose avait bougé ce week-end. Samedi, Nicolas Sarkozy avait juste pris la peine de recevoir les syndicats à l'Elysée pour leur détailler les grandes lignes du mariage, qui doit être officialisé ce matin. Mais tout était quasiment bouclé depuis la veille (lire Libération du week-end). «Gérard Mestrallet [le patron de Suez, ndlr] et Nicolas Sarkozy se sont vus vendredi soir pour finaliser les derniers points techniques. Et tout s'est passé dans un excellent climat», assure un proche du dossier.
Noyau. Sauf imprévu, l'Etat va devenir le premier actionnaire (environ 34 %) d'un nouveau groupe appelé GDF Suez. Il sera dirigé par Gérard Mestrallet, avec comme numéro deux, Jean-François Cirelli, l'actuel patron de GDF. Mais les deux hommes devront composer avec Bercy. Car si on ajoute à ce noyau dur, les participations d'Areva et de la Caisse des dépôts et consignation, deux entreprises détenues par l'Etat, la participation publique pourra monter bien au-delà de 34 %. Soit un peu plus que dans le projet initial. Mais la nouveauté, est que le futur groupe détiendra directement un peu plus de 34 % d'une filiale qui va regrouper les activités eau et propreté de Suez. Hier, Mestrallet a précisé, aux syndicats de son groupe, qu'avec ses trois alliés (Areva, le Crédit agricole et la Caisse des dépôts