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Libération

En privatisant GDF, l'Etat se creuse un canal dans Suez.

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Energie. Avec 35 % du nouveau groupe, les pouvoirs publics nationalisent en partie Suez.
publié le 4 septembre 2007 à 9h29

Quel bonheur d'avoir M. Sarkozy com­me président de la ­Républi­que ! Depuis dix-huit mois, on ­attendait que la fusion entre Gaz de France et Suez se réalise. En mai, l'ancien président de l'UMP est élu à la tête de l'Etat. Et, grâce à la clarté de ses intentions, l'opération a enfin pu se faire. Hier, à la conférence de presse annonçant les détails de la fusion entre les deux groupes énergétiques, Jean-François Cirelli et Gérard Mestrallet, respectivement patron de GDF et de Suez, ont dressé un panégyrique inattendu de l'action du chef de l'Etat.

Tergiversation. Mestrallet a salué «l'engagement» et «la vision industrielle» de Sarkozy, deux éléments «déterminants» pour mener à bien la fusion. Cirelli a, lui, remercié le Président pour son «implication personnelle, son intérêt pour l'énergie et sa vraie vision industrielle». Une drôle de manière de réécrire l'histoire puisque Sarkozy, à l'origine pas chaud pour voir les deux entreprises se rapprocher, a, une fois élu, tergiversé pendant des semaines avant de permettre l'opération. Et à la seule condition de voir Suez vendre partiellement sa branche environnement (Libération des 1er et 2 septembre). Mais voilà, les deux futurs dirigeants de GDF-Suez - un groupe qui sera l'un des leaders mondiaux de l'énergie avec 72 milliards d'euros de chiffre d'affaires - ont bien compris qui, à l'avenir, sera l'homme fort du groupe.

Car, et c'est là toute l'originalité de cette opération détai