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Libération

Un pas vers la libéralisation des prix

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Déjà fragilisés, les tarifs réglementés risquent d'être, tôt ou tard, revus à la hausse.
publié le 4 septembre 2007 à 9h29

Faut-il s'inquiéter de la privatisation de GDF ou au contraire se réjouir de la prise de contrôle par l'Etat de Suez ? La gauche, et notamment la CGT, n'en démord pas : cette privatisation va demain fragiliser les missions de service public de l'ex-monopole gazier. Comme si «service public» et «entreprise publique» étaient nécessairement deux notions consubstantielles.

Un récent exemple, promu par la gauche, suffit à prouver que c'est parfois un peu plus compliqué. Le fait de confier la gestion des vélos en libre-service de la capitale à une entreprise privée (Decaux en l'occurrence) n'a pas empêché Bertrand Delanoë de revendiquer la naissance d'un «nouveau service public», comme le titrait son journal municipal. Même chose pour les métiers de l'eau et de la propreté, très souvent assurés par des groupes privés (dont Suez) mais dans le cadre de délégations de service public.

Hier, Jean-François Cirelli, patron de GDF, avait donc beau rôle de répéter que cette fusion ne changerait rien pour les consommateurs, puisque les tarifs réglementés restent sous la coupe de l'Etat. A en croire les avocats de cette privatisation, une entreprise privée peut donc commercialiser un produit (du gaz et de l'électricité) dont le prix est fixé par la puissance publique. Et faire du profit. Peut-être, mais une fois cette privatisation effective, il ne fait guère de doute que le nouveau groupe GDF-Suez deviendra le premier lobbyiste (notamment auprès de Bruxelles) pour faire en sorte que ce