Bruxelles (UE)
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La mobilisation pour le sauvetage des chantiers navals de Gdansk, berceau de Solidarnosc, gagne les rangs du Parlement européen. Une fois n'est pas coutume, le groupe communiste et le groupe des démocrates libéraux, dont cinq des membres sont d'anciens militants du premier syndicat libre polonais, se sont alliés pour demander à la Commission européenne de venir s'expliquer, hier dans l'hémicycle du Parlement à Strasbourg, sur son plan de restructuration. Un plan jugé particulièrement drastique. Fin juillet, Neelie Kroes, la commissaire européenne à la Concurrence, a demandé une réduction des deux tiers des capacités de production du site, menaçant, si cela n'était pas fait, d'ordonner le remboursement des aides publiques perçues. Ce qui signifierait la fin des chantiers navals de Gdansk.
«Nous devons garder à l'esprit que ces chantiers sont un symbole de l'histoire européenne. C'est là que les valeurs sociales ont été reconnues, des valeurs qui sont au coeur de l'Europe», a plaidé l'ancien fondateur de Solidarnosc, Bronislaw Geremek, aujourd'hui eurodéputé démocrate libéral. Et d'ajouter : «La force de l'Europe réside dans notre habilité à être innovant et compétitif mais aussi sensible au destin de ceux qui ont moins de chance.» Passés de 18 000 ouvriers dans les années 80 contre 3 000 aujourd'hui, les chantiers de Gdansk ont déjà connu deux mises en faillite avant d'être repris par l'Etat. Et l'argent public n'a pas été util