Les ONG aimeraient profiter du Grenelle de l'environnement pour mettre un pied dans les entreprises. C'est un des objectifs d'Ecologie sans frontière, une des ONG (spécialisée dans le droit de l'environnement) ayant participé à la mise en place du Grenelle. Son vice-président, Nadir Saïfi, résume ainsi sa proposition : «Prendre la pollution à la source : l'entreprise.» Il compte bien profiter de sa présence au sein du groupe de travail n° 5 sur la «démocratie écologique» (lire ci-contre) pour avancer une de ses idées phares : avoir des élus représentant les ONG dans les comités d'entreprise (1).
«Alerte». Dans le détail, la proposition vise à réformer les CE en créant un collège de salariés élus réservé aux associations écologistes. Celui-ci aurait des prérogatives en matière de santé publique dans l'entreprise, un «pouvoir d'alerte» en cas de non-respect des normes et une expertise sur les conséquences écologiques des activités de l'entreprise.
Pour France Nature Environnement (FNE), autre ONG qui participe aussi au groupe, la question n'est pas neuve. «Ça fait dix ans qu'on en parle, pointe Arnaud Gossement, son porte-parole. Mais on se heurte toujours à des difficultés juridiques.» Ce que FNE retient, c'est la nécessité de faire un lien direct entre ONG et salariés : «Aujourd'hui, les seuls interlocuteurs que nous ne voyons jamais, ce sont les salariés, souligne-t-il. Il faut créer un espace d'éducation à l'environnement au sei