L
e pire se conjugue-t-il au passé ou au futur ? La réalité, c'est qu'on ne sait pas. L'incertitude prévaut sur les suites de la crise immobilière américaine des crédits à risques (subprimes). Signe des tensions, les banques centrales européenne et américaine sont encore intervenues hier, en injectant des liquidités, pour la première fois depuis le mois dernier. Seule certitude : la crise financière aura un impact sur l'économie réelle, donc sur la croissance. En ces temps de «faible visibilité», selon l'expression très tendance chez les économistes, voici donc au moins trois curseurs à surveiller.
La situation américaine. «Toutes les contractions immobilières ont presque toujours débouché sur des récessions», reconnaissait mercredi Jean-Philippe Cotis, économiste en chef de l'OCDE, qui, pour se donner des raisons d'espérer, tablait sur la «résilience» de l'économie américaine pour absorber le choc annoncé. Après l'OCDE, le FMI a rappelé, hier, qu'il allait abaisser ses prévisions 2008, «surtout aux Etats-Unis». Pendant ce temps-là, les incidents de paiement s'y poursuivent à un rythme croissant : 5,12 % au deuxième trimestre, contre 4,84 % au premier. La remontée du chômage pointe son nez. Et la consommation de biens industriels, comme l'automobile, patine. «Même si la dégradation de l'économie américaine se vérifie, elle n'aura pas le même degré de contagion que lors de la bulle Internet de 2001», veut croire Cotis. Tout en ajoutant : «I